Grande aile qu'on replie
Grande aile qu'on replie
Le soir se multiplie en ondes inégales,
Et je suis, tour à tour, matière, flamme, esprit;
O volupté totale,
Credo des condamnés rués vers l'infini!
Méthodique et berceur ton souffle me soulève;
En m'aspirant, ta bouche a suspendu mon vol...
Car, tendu vers ton rêve,
Mon râle a la fraîcheur triste du rossignol.
Abandonne la rive où s'emperle l'espace,
N'es-tu pas le marin, à bord d'un vaisseau blanc,
Que nul ciel ne dépasse,
Notre âme étant couchée en travers des haubans?
Comme je te sens mien, ce soir, malgré la vie,
Quel apaisement neuf, après l'afflux divin...
Grande aile qu'on replie
Pour que la chair ait son langage surhumain.
La croix de sable, 1927.
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