Jeanne Dortzal

Jeanne Dortzal

La Medersa

La Medersa

 

Bâtie aux flancs du rêve, ayant pour contreforts

        Le silence et l'espace,

Pour piliers: le soleil et des hommes,

        Des hommes de ma race,

 

Portant à leur turban, comme une aigrette d'or,

        Le mépris et l'audace,

Et connaissant la vie et le peu que nous sommes,

Venant contre un jet d'eau méditer sur la mort.

 

                     La Médersa!

J'aimais Tlemcen pour son odeur et ses mosquées,

      Ses ruelles, ses femmes, son ciel bas;

              Mais j'adore en sourdine

              Cette prison musquée

              Où des roses arabes

              Retombent en versets,

              Emmêlant leurs syllabes

              A mes pleurs qui cheminent.

 

       Etouffement nacré, ô solitude,

             Vasque de la pensée!

Ah! mourir de silence à l'heure où tout s'élude,

              En tenant enlacée

              L'ombre qui fut la vie...

 

Tlemcen

 

Les Versets du Soleil, 1921



30/09/2012
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