La Medersa
La Medersa
Bâtie aux flancs du rêve, ayant pour contreforts
Le silence et l'espace,
Pour piliers: le soleil et des hommes,
Des hommes de ma race,
Portant à leur turban, comme une aigrette d'or,
Le mépris et l'audace,
Et connaissant la vie et le peu que nous sommes,
Venant contre un jet d'eau méditer sur la mort.
La Médersa!
J'aimais Tlemcen pour son odeur et ses mosquées,
Ses ruelles, ses femmes, son ciel bas;
Mais j'adore en sourdine
Cette prison musquée
Où des roses arabes
Retombent en versets,
Emmêlant leurs syllabes
A mes pleurs qui cheminent.
Etouffement nacré, ô solitude,
Vasque de la pensée!
Ah! mourir de silence à l'heure où tout s'élude,
En tenant enlacée
L'ombre qui fut la vie...
Tlemcen
Les Versets du Soleil, 1921
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