O nuit du Sud
O nuit du Sud
O nuit du Sud, musquée
Comme la peau des hommes,
Me voici toute, arquée
Vers l'étoile, ma somme
De bonheur entre les dents.
Je n'appellerai pas,
Car l'aile est en dedans
Et traîne sous mes pas.
Béatitude et force,
O puissante harmonie,
Sable brisant l'écorce
Des saisons qu'on délie.
Ecume la clarté,
Prise entre ses réseaux,
Ote à l'éternité
Son couvercle d'oiseaux,
La huppe des secondes
Chatoie, et l'Invisible,
Aux sept angles du monde,
Met son rose indicible.
Nuit du Sud, paradis
De l'ange et du forçat,
Epuise nos midis,
Nos pleurs sont en-deçà.
Nous nous enfoncerons
Dans l'azur frémissant:
Dieu veille,nous passons,
Et l'espace descend.
Le credo sur la montagne, 1934
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