Jeanne Dortzal

Jeanne Dortzal

A une mère

A une mère

 

Toi qui fus ma bonne marraine;

Toi, malgré tout, en qui je crois,

Lui parles-tu de l'Autrefois,

Le soir, lorsqu'il a trop de peine?

 

Prends-tu son front sur tes genoux,

Le berces-tu contre ton âme?

Ah! que j'envie, ô noble femme,

Ton coeur maternel et si doux.

 

Si doux et pourtant bien sévère,

Puisque, malgré ce dur exil,

Tu maudis encor, paraît-il,

Mon existence et ma misère.

 

Mais que t'importe si je meurs,

Si de toi me vient tant de peine,

N'es-tu pas la bonne marraine

Dont j'ai jadis baisé les pleurs?...

 

Variations sur un même thème (Le Jardin des Dieux, 1908)



22/01/2013
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