J'ai dompté l'espérance
J'ai dompté l'espérance
Ma solitude a pris l'ampleur d'une croisade,
Sous ses écailles d'or mon armure a saigné;
Les chevaliers du vent m'ont donné l'accolade,
J'ai dompté l'espérance et l'espace a régné.
Que les coursiers du sable, où tanguent les bassours,
Dévorent la distance et brûlent les étapes;
Je veux l'île qui saute et recule, ses ksour,
Et l'heure illimitée où le ciel tombe, en grappes.
L'immobile splendeur me prend jusqu'aux racines,
Le mirage élargit ses palmes, mais quel dieu,
Fixant ma solitude, a creusé ces ravines?
Le désert pourrait-il m'engloutir, peu à peu?
Ce soleil pacifique et Dieu à mes talons,
Comme si je fuyais, prise dans l'avalanche!
Dois-je murer ce ciel qui marche à reculons,
Quand la colombe a fait son nid contre ma hanche?
La croix de sable, 1927.
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