L'être a réclamé
L'être a réclamé
L'être a réclamé. Que lui donnerai-je?
La faim n'attend pas; mon ventre bougonne.
Si j'ouvrais l'armoire aux battants de neige,
Si j'ouvrais l'armoire où le vide sonne?
Croûton de pain, vieux compagnon, ohé!
Chante, donne-toi, ma bouche est si jeune;
Mes crocs sont en fête, et l'éternité
Glisse sous ma langue après un tel jeûne.
Ah! Que ce repas, que l'ange a pétri,
Me fait chaud à l'âme et par tout mon être;
Le sang des saisons a jeté son cri,
La lune est debout près de ma fenêtre.
C'est assez vraiment, pour dire merci,
Non au Créateur, mais à la souffrance:
Avoir faim, mon Dieu, qu'est-ce que ceci,
Quand le coeur roucoule et sans qu'on y pense?
Le credo sur la montagne, 1934
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