Solitude
Solitude
Lorsque la lune aura salué la vallée,
J'irai m'asseoir là-bas, sous les arbres pensifs;
Tendant toute vers toi mon âme désolée
J'écouterai la nuit frissonner dans les ifs.
Tout se fera petit devant ma peine immense
Car je n'ai pas ce soir ton coeur pour sangloter.
Déjà, je sens neiger des siècles de silence
Dans cette ombre où j'étouffe et qui va m'abriter.
Vite, redescendons la colline, ô mon âme,
La lune nous sourit au fond du vieux ravin,
Bien que morte et glacée elle élargit sa flamme,
Faisant la route blanche et le sentier divin.
A genoux si tu sens en toi quelque prière!
Mais si le froid des nuits te pénètre et t'endort,
Songe que ton amour est rempli de lumière
Et que cela suffit pour attendre la mort.
Variations sur un même thème (Le Jardin des Dieux, 1908)
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