Jeanne Dortzal

Jeanne Dortzal

A Dieu

A Dieu

 

Le vieil enfant que tu connais est bien le même,

Mais quoi que nous fassions, je n'arriverai pas

A finir jusqu'au bout le merveilleux repas

Que l'espérance avait pétri dès mon baptême.

 

Je me résigne, ayant l'orgueil de l'arbre. Au faîte:

Les rameaux empourprés par l'avril caresseur;

Au murmure assourdi des automnes, le coeur

De l'arbre se repaît de l'éternelle fête.

 

Quand ma croix étendra ses branches dans l'espace,

J'imagine un tout petit oiseau, couleur bois,

Perché sur les battants du jardin d'autrefois,

Sa lueur emmêlée à ce ciel qui dépasse.

 

Mon allégresse, ayant l'oiseau dans ses ramures,

Continuera de vivre en deçà des printemps;

Un souffle imperceptible unira les instants:

La mort ne sera plus qu'un immense murmure.

 

Chants d'Aurore, 1934.



27/09/2012
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