Ailes debout
Ailes debout
Revoici les marins vierges,
Ailes debout,
Gifleurs d'étoiles, ces cierges
A l'autre bout.
Laissez la mer dans nos gorges,
Nous ne voulons
Que cruche d'eau et pain d'orge
Car nos talons
N'en peuvent plus. Ciel qui roules,
Seul toit divin
Qui pleures, ris, et roucoules
Sans lendemain;
Quand l'île aura fait naufrage,
Face au soleil,
Dresserons dans les cordages
L'antre vermeil.
L'équateur a tendu sa bouche,
Carguez, les gars,
Mille odeurs sont sur ma bouche
Et dans mes bras.
Ca sent le vide et l'orange,
Ca sent le miel:
Lucifer possède l'ange...
Spasme du ciel
Défends-moi de tout mensonge;
Mon front est nu,
Et l'horizon que je prolonge,
Fou d'inconniu,
Fait sauter sous mes prunelles
La cale d'or
Des paradis. les nacelles
Sont à tribord,
Hissez la voile! Deux mousses
Dans les filins;
Si l'étoile a des secousses,
Tendons nos reins!
Qu'on épaule la lumière:
L'heure qui bout
Retrouve sa prisonnière
Ailes debout.
Le credo sur la montagne, 1934.
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