Bois l'ombre à pleine gorge
Bois l'ombre à pleine gorge
Ni chien, ni Dieu. Mais en vérité
Ce ciel est-il donc à ce point rapace,
Quand mon coeur cingle vers la clarté,
Ayant à bâbord l'oubli qui dépasse.
Bois l'ombre à pleine gorge et va-t-en.
Double le soir; la mer est trop étroite
Quand des pleurs vont vous soulevant
Au hasard du vide et du flot qui boîte.
Vent, y es-tu! Nous n'aborderons
Qu'après avoir fui vers la croix de sable.
Les soleils qui sifflent balaieront
Cette odeur d'absence indéfinissable.
Vraiment, sens-tu bondir sous ta main
Ce grand souvenir que fut ta jeunesse?
Comme il creuse l'eau pour que demain
Soit semblable à ces pleurs qu'on caresse.
La croix de sable, 1927.
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