Marché arabe
Marché arabe
La grande odeur connue aux ailes de safran,
Diable jaune enroulé dans son chapelet d'ail,
De piments et d'oignons. Kabyles et bétail
Piétinant sous le ciel parmi des excréments.
Fruits des ravins montant en pyramides d'or,
Eclaboussant de ciel les boutiques pelées,
Amoncellement blanc d'un arabe qui dort
Près des pastèques égorgées.
Et, toujours, dominant midi de sa voix mate,
Laboureur du soleil, disciple des cigognes,
Le muezzin chante.
Mendiants et vieillards montrent leur face borgne;
La mauresque est plus lente.
Seul, vêtu de piments et bourré d'aromates,
Le marché se soulève.
Des épluchures d'or bougent ddans les ruisseaux,
L'homme du café maure a sifflé ses troupeaux,
L'odeur vivante monte. Et, courbé vers son rêve,
L'homme écrase une rose et des poux sur sa peau.
Blidah.
Les Versets du Soleil, 1921
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