Mon temple intérieur
Mon temple intérieur
Je n'ai jamais prié qu'en face de moi-même.
Mon temple intérieur brûla de mille feux
Quand mon premier amour, célébrant ton baptême
O douleur, s'engouffra dans ton abri neigeux.
Mes genoux enfoncés dans la terre; prenant
L'arbre et l'oiseau pour confesseurs; investie
Du pouvoir que confère un brin d'herbe ou le vent,
J'ai consacré la fleur qui m'a servi d'hostie.
L'aurore n'eut jamais un tel rayonnement
Qu'à la seconde où j'ai senti votre présence,
Pardon: chasuble d'or qu'un tout petit enfant
Jette sur notre épaule où perle le silence.
Pardonnez-moi, Dieu qui battez sous mes genoux,
De n'être qu'une femme et d'aimer comme un homme;
La source où j'ai puisé garde au creux des cailloux
Ton amphore, ô souffrance, et n'étant rien en somme
Qu'un poète affamé d'espace et de pitié,
J'attends la mort, en appuyant contre mes côtes
Ce morceau d'horizon que vous avez lié,
Qui m'aidera, soyez-en sûr, sur l'autre côte.
Le credo sur la montagne, 1934.
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