Bois à longue lampée
Bois à longue lampée
Presse le soir dans cette cuve, le front mort,
Bois à longue lampée, à même ta tristesse,
Car nul, hormis ce vin que ton cerveau caresse,
Ne saurait soulever ta peine, à bra-le-corps.
Détends, dans un sanglot, ta mâchoire qui rit,
Il n'est pire espérance en soi que l'on n'étale;
Et ce goût de salive et d'ombre qu'on avale,
Comme un ciel qui fermente, étoile notre esprit.
Fais claquer dans tes mains ces minutes magiques,
Que ce bruit de grelots maintienne dans ta chair
L'autre grelot qui chante au-delà de la mer,
Dans un bourdonnement d'absence et de musique.
Sois une. Que chaque heure ait son enfantement,
Mais garde bien tous ces trésors à fond de cale;
Rêve au delà des mers, sois l'océan étale
Qui, dans ses profondeurs, chante en se refermant.
La croix de sable, 1927.
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