Jeanne Dortzal

Jeanne Dortzal

Ozidan

Ozidan

 

Frère d'Aïn-el-Hoût, n'ayant presque plus d'âge,

Avec je ne sais quoi d'infiniment berceur,

Ozidân! Paradis des vieillards et des fleurs,

Oasis du silence et jardin du mirage.

 

Je n'ai rien vu d'aussi fragile et d'aussi pur

Que ce village arabe: une source, des nattes

En soulignent l'entrée. Un homme au masque dur

Prépare avec lenteur un collier d'aromates.

 

Une odeur de soleil, de poivre et de café

             S'exaspère et vous berce.

Est-ce l'heur attendue? Où la main qui me verse

Le fin breuvage noir? Comme l'ombre a chanté!

 

Et les oiseaux du coeur se partagent leur proie.

L'un a baisé ma bouche et pique la fumée;

Un autre a replié ses ailes sur ma joie,

J'appartiens sans retour à l'heure bien-aimée.

 

Les verset du Soleil, 1921.



06/10/2012
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