Ozidan
Ozidan
Frère d'Aïn-el-Hoût, n'ayant presque plus d'âge,
Avec je ne sais quoi d'infiniment berceur,
Ozidân! Paradis des vieillards et des fleurs,
Oasis du silence et jardin du mirage.
Je n'ai rien vu d'aussi fragile et d'aussi pur
Que ce village arabe: une source, des nattes
En soulignent l'entrée. Un homme au masque dur
Prépare avec lenteur un collier d'aromates.
Une odeur de soleil, de poivre et de café
S'exaspère et vous berce.
Est-ce l'heur attendue? Où la main qui me verse
Le fin breuvage noir? Comme l'ombre a chanté!
Et les oiseaux du coeur se partagent leur proie.
L'un a baisé ma bouche et pique la fumée;
Un autre a replié ses ailes sur ma joie,
J'appartiens sans retour à l'heure bien-aimée.
Les verset du Soleil, 1921.
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