Paradis du mirage
Paradis du mirage
Jardin souple, ô lumière en faisceau, paradis
Du mirage;
Souffle ininterrompu des roses de midi,
Héritage
Des dieux, rançon de l'homme et murmure des âges;
Je suis à toi depuis des siècles. Chant limpide,
Rossignol,
Goutte d'or égarée et qui bouges, dévide
Près du sol
Et dans l'éther, ton cri, pour étouffer ce vide.
J'ai froid jusqu'à l'extase et mes racines pleurent.
C'est bien moi,
La berceuse d'oiseaux, sans but et sans demeure:
C'est pourquoi
Dans ma gorge, ce nid où mon enfance pleure.
Merci, l'oiseau et l'arbre, et qu'advienne l'automne;
Votre enfant
N'a pas voulu mourir, car ce ciel qu'on tisonne
Me défend,
Car ce ciel a saigné dans l'ombre qui rayonne.
Je vous dois d'être nue en face de moi-même,
Je vous dois
Ma langueur ivre et mon pardon, lorsque j'essaime
Sur ma croix
La grande odeur du Christ offerte à ceux que j'aime.
Vois, je suis à genoux devant ma destinée,
Et j'attends
Que l'eau lustrale et la rose m'aient pardonnée=
Le printemps
Ne pouvait mourir, car ma lumière s'est donnée.
Le credo sur la montagne, 1934
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