Sonnet
Sonnet
Ce soir, plus que jamais, je souffre de la peur,
Car j'ai l'illusion funèbre et fantastique
D'être un cercueil vivant, profond et magnifique,
Où l'amour et la mort étaient leur splendeur?
Le silence y pénètre et s'enroule, vainqueur,
Tout autour de mon âme étrange, énigmatique.
Si l'on prêtait l'oreille, on entendrait, tragique,
Comme un bouillonnement qui descend vers mon coeur.
Car j'ai depuis longtemps tué dans ma poitrine
Mes désirs, charriant le flux de leur vermine
A travers l'infini de mes jours en grand deuil.
Chaque nuit fait tomber ses larges gouttes d'ombre
Au fond de mes douleurs dont j'ignore le nombre,
Car mille souvenirs font battre mon cercueil!
Elégies,
Dans le "Jardin des Dieux, 1908
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