Un figuier, la nuit...
Un figuier, la nuit...
La chose verte est là, avec ses feuilles chaudes.
Ca sent la terre.
La plaine, une étoile qui rôde,
Cet arbre et moi. J'adhère
A lui, je bois sa force.
Le silence des fruits tombe. L'heure immobile.
On entendrait le coeur qui saigne sous l'écorce,
O prière de miel, petit oiseau des îles,
Souvenir de chez moi, comme vous sanglotez!
Et cependant j'enferme en vous tant de mensonge(s)!
L'arbre qui suit ma vie est là. J'ai pris la clef
Et me voici dans un jardin qui se prolonge.
Des musiques, de l'eau qui saute, une voix grêle,
Un clair de lune arabe où roulent des cailloux;
T'étreindrai-je à genoux,
Jet d'eau dont j'ai coupé les ailes?
Les versets du Soleil, 1921.
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